On connait la chanson d’Henri Salvador, « le travail, c’est la santé… », mais on oublie souvent la suite de la phrase… : « rien faire, c’est la conserver ».
C’est peut-être ce que se disent certains français qui, s’il faut en croire des études, rechignent à aller au charbon.
La pandémie qui perdure malgré un omicron dont les scientifiques affirment qu’il ne serait qu’un simple rhume, (lien) est peut-être la raison de ce « désamour » du travail…mais pas la seule.
D’ailleurs à ce jour, les membres du conseil scientifique confirment que le variant Delta ne représente plus que le 1/10ème des contaminations, les autres étant des Omicron, ainsi que l’a indiqué Arnaud Fontanet sur l’antenne de France Inter, le 17 janvier à 8h20. lien
Des hôtesses de caisse, aux enseignants, en passant par les soignants, le personnel de la restauration, de l’hôtellerie, les agents d’entretien…etc, mal payés, mal considérés, alors qu’ils sont jugés essentiels, la liste s’allonge de ces emplois non pourvus…et pénibles.
Dans un article plutôt cynique, le site « le club argent », fait le tour des métiers à éviter si l’on veut gagner beaucoup d’argent. lien
Arrivé à la fin de son mandat, Macron s’agite, pour ne pas dire s’affole, et vient d’annoncer que 21 entreprises internationales aidées par 4 milliards d’investissement viendraient sous peu s’installer en France, avec 26 000 emplois à la clef. lien
Mais on se souvient aussi qu’en novembre dernier, le gouvernement avait affirmé à tort qu’il avait créé 1 million d’emplois depuis 2017. lien
Et puis, à quoi bon si les postes ne sont pas pourvus ?
A croire l’enquête menée par Béatrice Parrino et Marc Vignaud, dans les colonnes du « Point », il y a au moins 10 métiers pour lesquels on manque de bras (à 80%) du charpentier au couvreur, en passant par les médecins, vétérinaires, l’aide à domicile, et l’aide-ménagère, sans oublier les carrossiers, mécaniciens et autres électroniciens de véhicules, mais aussi les géomètres, les tuyauteurs, les régleurs fermant la marche, il y a une vraie pénurie de main d’œuvre.
De plus, les chômeurs évitent de choisir des emplois qui ne laissent pas libre les week-ends et le soir, même en cas de propositions de CDD ou de CDI.
Ce phénomène ne se limite pas à la France, il touche quasi tous les pays industrialisés, avec en tête les USA… les américains démissionnent en masse afin d’obtenir de meilleurs salaires.
Selon l’enquête menée par la Banque de France sur 8500 entreprises, elles sont plus d’une sur deux à avoir des difficultés à embaucher du personnel, la proportion s’élevant à 6 sur 10 dans le bâtiment.
Quant aux services de Pôle emploi, ils ne font que constater que la fréquentation avait été divisée par 2, et ils entendent de plus en plus de demandeurs d’emploi d’expliquer pourquoi ils ne veulent pas travailler, en argumentant qu’ils « veulent profiter de la vie ».
Une agence de Pôle emploi témoignait même du cas, ou lors d’une session de recrutement pour la police nationale, il n’y avait eu aucun candidat.
Cerise sur le gâteau, d’après la direction des études du ministère du travail, près de 300 000 emplois étaient vacants au 3ème trimestre 2021. lien
Alors paresse… ou effets de la pandémie sur nos concitoyens qui voudraient tourner la page du monde d’avant ?
Je profite de la question pour amener un souvenir personnel : invité sur France Inter par José Artur dans son émission « avec ou sans sucre », j’étais en présence d’un invité célèbre, Haroun Tazieff, José Artur m’ayant invité pour faire la promotion d’un disque « non au nucléaire », dans lequel figurait une de mes chansons…lien
Or l’animateur radio me posa la question, si vous étiez président de la république, quel poste donneriez-vous à Mr Tazieff… et à vous-même ?
Ma réponse fusa : « ministre de l’environnement pour le volcanologue, (ce qu’il devint quelques temps plus tard…) et ministre de la paresse pour moi-même… »
Mais revenons aux annonces de Blanquer.
On serait tenté de sourire en se souvenant qu’il a promis de trouver 3300 emplois dans l’enseignement d’ici la fin de l’année scolaire, alors que sa proposition de salaire est de 20% inférieure par rapport au barème habituel, d’autant que ce dernier aurait pris la décision que l’on sait, un mojito à la main, sur une plage d’Ibiza. lien
Et tout ça malgré la mesure prise par la ministre du travail d’offrir une prime de 8000 € à toute entreprise qui embauche un chômeur de longue durée…lesquels, en plus, reçoivent une prime de 1000 € s’ils répondent favorablement à une proposition d’emploi, même s’ils n’ont pas la qualification, et s’ils acceptent de recevoir une formation pour le poste proposé.
Pas étonnant que l’économiste Eric Heyer constate que beaucoup d’entreprises recrutent…et qu’elles sont peu nombreuses à licencier.
A 3 mois de la présidentielle, Macron devrait commencer à s’inquiéter, même s’il ne cesse de s’auto féliciter de son bilan…semblant oublier que depuis son élection, des Gilets Jaunes, (3 millions de manifestants) aux soignants, en passant par les enseignants, les retraités, les cheminots, la magistrature, les anti-pass, et même la police, il a réussi à mettre quasi la France entière dans la rue, avec son lot d’estropiés, et d’embastillés, sans oublier les grèves à répétition. lien
https://manifestationgiletsjaunesparis.fr/wp-content/uploads/2021/03/accueil.jpgIl s’enorgueillit aussi d’avoir soutenu le pouvoir d’achat, mais ils sont nombreux à ne pas partager son avis : En effet, s’il faut en croire l’Insee, le pouvoir d’achat pourrait reculer de 0,5% au 1er trimestre 2022. lien
Et le carburant qui ne cesse d’augmenter ne va rien arranger…lien
Le chef de l’état assure que, grâce à lui, le chômage est au plus bas, mais ce serait oublier que ceux qui sont en formation, avec 280 € mensuels à la clef, ne sont plus comptabilisés comme chômeurs…
Comme le dit Evelyne Libéral, l’une des gilets jaunes : « Macron, c’est le roi de la formation ». lien
Certains, dont Zemmour (et il n’est pas le seul…) vont même jusqu’à imaginer que le président de la république, et probable candidat à sa réélection, aurait la volonté de faire trainer en longueur les mesures de privation de liberté jusqu’au mois de mars, afin d’apparaitre « champion de la pandémie », privant en même temps ses concurrents à l’élection d’un vrai débat sur les programmes des uns et des autres. lien
Comme dit mon vieil ami africain : « qui est souvent à la cour du roi finit par trahir ses amis ».
Le dessin illustrant l’article est de mykolas
Merci aux internautes pour leur aide précieuse.
Olivier Cabanel
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