Plussulien [plysyljɛ̃] est une commune du département des Côtes-d’Armor, dans la région Bretagne, en France.
Plussulien est une commune rurale de 22 km2, située à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Saint-Brieuc.
Sa production est essentiellement agricole : porcs, lait, œufs, bovins. Sa production végétale est surtout destinée à la consommation animale : blé, maïs, colza. Il se fait aussi un peu de production végétale destinée à la consommation humaine : petits pois, haricots.
Comme beaucoup de communes rurales de la Bretagne centrale, Plussulien accueille de nombreux Anglais, une vingtaine de familles environ, dont quatre ou cinq sont là à plein temps.
Équipements collectifs : mairie, église, chapelle, école, terrain de foot, terrain de tennis, jeux de boules, salle des fêtes, salle polyvalente.
Commerces : boulangerie, bistrot, jardinerie, marbrerie funéraire.
Artisans : maçon, couvreur, entretien d’espaces verts, coiffeur, électricien. Mais il n’y a plus de sabotiers, ni de forgeron, ni de bourrelier.
La paroisse fait partie du territoire breton traditionnel du pays Fañch
Climat[modifier | modifier le code]
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l’Atlantique), répartie tout au long de l’année avec un léger maximum d’octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l’encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l’Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Caurel-Edf », sur la commune de Caurel, mise en service en 1999[7] et qui se trouve à 8 km à vol d’oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 12 °C et la hauteur de précipitations de 1 112,2 mm pour la période 1981-2010[9].
Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Saint-Brieuc », sur la commune de Trémuson, mise en service en 1985 et à 31 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[11] à 11,2 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,4 °C pour 1991-2020[13].
Typologie[modifier | modifier le code]
Plussulien est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l’Insee[Note 6],[14],[15],[16].
La commune est en outre hors attraction des villes[17],[18].
Occupation des sols[modifier | modifier le code]
L’occupation des sols de la commune, telle qu’elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l’importance des territoires agricoles (97,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (97,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (64,7 %), prairies (21,4 %), zones agricoles hétérogènes (11,1 %), zones urbanisées (1,6 %), forêts (1,1 %)[19].
L’IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d’état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd’hui)[20].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Ploeu Sulian en 1161, Plusulian en 1195, Plebs Sulian en 1235, Santus Julianus en 1245, Ploesulian en 1249, Plusulian en 1288, Parochia de Ploessulianen 1288, Plussulian en 1289, Plusulian en 1307, Ploesulyan vers 1330 et en 1368, Ploesulien en 1426, 1536 et en 1574, Plusullien en 1685, Plussulien en 1690[21].
Plussulien vient du breton ploe (paroisse) et de « Saint Sulian ou Saint Suliac », parfois confondu avec saint Julien[21],[22].
Préhistoire[modifier | modifier le code]
Le site de Quelfennec, découvert en 1964 par l’archéologue Charles-Tanguy Le Roux[23], fut exploité sur une durée de plus d’un millénaire en quatre phases successives de 3 700 av. J.-C jusque vers 2 400 av. J.-C. On y exploitait un gisement de dolérite pour la fabrication des haches polies du type « hache à bouton » dénommées ainsi en raison de leur terminaison circulaire[24]. Dans un premier temps, des ébauches allongées étaient dégagées des blocs de la roche naturelle. Dans un second temps, les ébauches étaient retouchées par martelage avec un percuteur de pierre. Enfin, elles étaient polies afin d’en affuter le tranchant et de leur donner un brillant caractéristique[24]. Ces haches, dont on se servait à l’époque pour mener à bien des travaux de déforestation permettant l’extension des domaines de culture agricole, furent très renommées. Les haches de Quelfennec ont été retrouvées dans tout l’ouest de la France, dans les Alpes et les Pyrénées, et même sur le Rhin et en Angleterre[24], preuve de leur grande valeur.
Le menhir de Kerjégu, érigé au sud du site de Quelfennec, constitue un autre témoin de l’occupation humaine du territoire au Néolithique.
Antiquité[modifier | modifier le code]
De l’âge du fer, plusieurs souterrains sont parvenus jusqu’à nous. Au moins deux ont été explorés par des archéologues de métier, un à Kervignac, un autre au Hellès. D’autres ont été signalés, à Couffignec, et près de la route de Corlay, un peu avant la route de Kerfanc. Selon certains, aux temps gaulois, le territoire de Plussulien était à la limite des territoires des Coriosolites, au nord et à l’est, des Vénètes, au sud, et des Osismes, à l’ouest.[réf. nécessaire]
Période moderne[modifier | modifier le code]
Le territoire de la paroisse primitive s’étendait, selon certains, de Quintin à Gouarec, environ.
Avant la Révolution, une grande partie de son territoire appartenait à la famille de Rohan. Du point de vue religieux, elle faisait partie du diocèse de Quimper, du point de vue juridique, de la sénéchaussée de Ploërmel, qui elle-même dépendait du présidial de Vannes. Jean Le Tallec a produit une histoire : « Un paysan breton sous Louis XIV » où il raconte par le menu l’histoire d’un de ses aïeux qui vivait à Plussulien.
Le XXe siècle[modifier | modifier le code]
Les guerres du XXe siècle[modifier | modifier le code]
Le monument aux Morts porte les noms de 104 soldats morts pour la Patrie[25] :
- 89 sont morts durant la Première Guerre mondiale.
- 11 sont morts durant la Seconde Guerre mondiale.
- 1 est mort au Maroc
- 3 sont morts dans des lieux indéterminés.
Le , François Lagadec, Pierre-Marie Turpin et Lucien Quelen, de Plussulien, trois jeunes résistants FFI, qui rapatriaient des armes provenant d’un parachutage en forêt de Duault, furent tués par des soldats allemands à la Croix-Tasset en Peumerit-Quintin[26].
Plussulien tire son nom de Plou, la paroisse primitive, et de Sulien, un prince venu du Pays de Galles, qui préside aussi Saint-Suliac, en Ille-et-Vilaine.
L’évolution du nombre d’habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l’Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d’information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d’une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[28].
En 2019, la commune comptait 484 habitants[Note 7], en diminution de 4,54 % par rapport à 2013 (Côtes-d’Armor : +0,59 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
- Église paroissiale Saint-Julien avec sa pietà.
- Chapelle et croix de Sélédin (la chapelle est vendue comme bien national à Jérome Menguy et Marie-Jeanne Kerantreff, mariés à Saint-Mayeux en 1803, paysans aisés du village de Kergluche ; ils la rendent à la fabrique en 1806).
- Croix de carrefour : croix mérovingienne de La Villeneuve-Volante (Villeneuve-Volante, quel drôle de nom, en fait ce nom est une déformation-traduction de Guer nevez Lann : nouveau village des landes, le .vez lann a donné volante, allez savoir pourquoi ?), croix de Kermenguy, croix de Kergluche, croix de Couffignec, croix du Clandy (1766, c’est marqué dessus), croix de Croaz-nevez, près de la jardinerie, qui doit être récente si on se fie à son nom. De la croix du Hellés, il ne reste plus que le piédestal.
- Quelfennec, site archéologique découvert en 1964.
- Le Roux Charles-Tanguy, Le souterrain de l’âge du fer de Kervignac en Plussulien, Annales de Bretagne, no 76, 1, 1969, p. 85-96
- Le Tallec Jean, Un paysan breton sous Louis XIV : Mathurin Le Tallec (1662-1722)
- Le Roux Charles-Tanguy, L’outillage de pierre polie en métadolérite de type A. : les ateliers de Plussulien (Côtes-d’Armor), Laboratoire d’anthropologie de Rennes, 1999
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
- L’amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d’eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l’atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
- La distance est calculée à vol d’oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d’entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s’étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références[modifier | modifier le code]
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie – European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle – Volume 4 – Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- « Observatoire régional sur l’agriculture et le changement climatique (Oracle) – Bretagne », sur www.chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Caurel-Edf – métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Plussulien et Caurel », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Caurel-Edf – fiche climatologique – statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Plussulien et Trémuson », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Saint-Brieuc – Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Saint-Brieuc – Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
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- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d’attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) – Répartition des superficies en 15 postes d’occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l’occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l’évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l’écran.
- infobretagne.com, « Étymologie et Histoire de Plussulien ».
- Hervé Abalain, « Noms de lieux bretons – Page 98, Editions Jean-paul Gisserot, ISBN 2877474828 ».
- Charles-Tanguy Le Roux, « L’outillage de pierre polie en métadolérite du type A : les ateliers de Plussulien, Côtes-d’Armor : production et diffusion au Néolithique dans la France de l’Ouest et au-delà. », Université de Rennes, 1999
- Jean Guilaine, La France d’avant la France, Paris, Hachette, , 349 p. (ISBN 978-2-01-011134-1), p. 119-120.
- « MémorialGenWeb Relevé », sur www.memorialgenweb.org (consulté le ).
- Éric Rondel, « Crimes nazis en Bretagne (septembre 1941-août 1944) », éditions Astoure, 2012, (ISBN 978-2-36428-032-8).
- L’organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d’aujourd’hui sur le site de l’École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee – Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.