L’isolation d’une maison est la clé de voûte d’un habitat sain et économe en énergie, en rénovation comme en construction. Elle permet notamment de réduire de façon sensible les besoins en chauffage. Mais il existe de nombreuses configurations : isolation par l’intérieur, par l’extérieur, avec des matériaux plus ou moins efficaces et résistants… Chaque projet requiert donc une attention particulière au type d’isolation qui lui conviendra le mieux.
Pourquoi isoler ?
L’isolation, aussi utile en hiver qu’en été
L’isolation est la base d’une maison économe en énergie et c’est pourquoi les réglementations thermiques, comme la RT 2012, augmentent progressivement les épaisseurs minimum d’isolation. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’isolation est évidemment très utile en hiver mais l’est aussi en été. En effet, l’isolation, qu’elle soit intérieure ou extérieure permet de limiter les déperditions thermiques vers l’extérieur et ainsi de garder la chaleur produite par le chauffage. S’il n’y avait pas d’isolation, cela reviendrait à chauffer directement dehors… En été, l’isolation permet au contraire de limiter les apports extérieurs pour garantir une température clémente à l’intérieur, en augmentant notamment le déphasage.
Une priorité, l’isolation des combles
Le toit représente 20% des déperditions de chaleur d’une maison, encore plus si celui-ci n’est pas isolé ce qui est malheureusement trop souvent le cas. Ou alors, l’épaisseur de l’isolant est très insuffisante, surtout si la durée de vie du produit est dépassée. Consultez notre guide sur l’isolation des combles perdus pour en savoir plus.
Et l’isolation des rampants ?
Pour les combles perdus, on privilégiera la pose de l’isolant directement sur le sol, afin de réduire au maximum le volume à chauffer. En isolant uniquement les rampants, vous chaufferez « pour rien » la partie entre le sol et la toiture. Néanmoins, si cet espace sous la toiture a une fonction de stockage, il faudra isoler les rampants en visant un minimum de R=6 m².K/W.
L’isolation intérieure des rampants est plus délicate que l’isolation au sol: isolant proche des sources d’humidité (éviter les laines minérales sensibles à l’humidité, mise en place d’un parepluie), choix d’un isolant avec une forte densité pour le confort été (éviter le polystyrène), calculs nécessaires pour vérifier la résistance de la structure en place au poids de l’isolant, plus de matériaux nécessaires.
Pour les rampants, on peut également mettre en place une isolation par l’extérieur avec la méthode du Sarking qui reste onéreuse, mais qui permet de limiter les ponts thermiques (photo ci-contre). Il s’agit de découvrir la toiture pour insérer une ossature supplémentaire, qui sera remplie d’isolants. En revanche, la surépaisseur de la toiture peut avoir un impact défavorable sur l’esthétique de la maison.
Isoler intelligemment
Le pare-vapeur
L’étanchéité à la vapeur d’eau est une problématique essentielle qui doit être prise en compte dans tous les projets de rénovation et de construction pour assurer la pérennité du bâtiment. En effet, à l’endroit où la vapeur d’eau va s’accumuler, les risques de dégradation des matériaux sont importants. La solution de plus en plus courante est la pose d’un pare-vapeur (ou frein-vapeur). Celui-ci se matérialisait le plus souvent sous forme d’un papier kraft, mais on en trouve aujourd’hui de tous les types. Il faut retenir qu’un pare-vapeur doit TOUJOURS se trouver du côté chaud, c’est-à-dire du côté intérieur.
Les isolans minces
Il y a quelques années, sont apparus les isolants minces. Ces derniers sont souvent vendus comme aussi efficaces que 20 cm de laine de verre, alors que leur épaisseur est généralement inférieure à 2 cm. Mais évidemment, ce n’est pas le cas. Les isolants minces sont une solution intéressante en complément d’un isolant classique, notamment dans les combles lorsque l’on ne peut pas poser l’épaisseur que l’on souhaite.
Les isolants minces sont également un bon exemple de la problématique de l’étanchéité à la vapeur d’eau. En effet, leur composition avec des films en aluminium fait qu’ils ont une résistance presque infinie à la vapeur d’eau. S’ils ne sont pas placés côté chaud, l’apparation de condensation et donc de moisissures est quasiment assurée…
Les effets bénéfiques de l’isolation
Outre la réduction des déperditions thermiques, l’isolation a d’autres conséquences bénéfiques sur le bâtiment. Par exemple, les isolants thermiques ont aussi des propriétés phoniques. En effet, comme ils sont remplis d’air, ils piègent le son à l’intérieur. De plus, ils jouent un rôle majeur dans l’équilibre hygrométrique de la maison, grâce aux pare-vapeurs notamment. Ils participent aussi à la réduction des ponts thermiques dont la présence induit souvent des problèmes d’humidité. Enfin, il contribue également au confort thermique global des utilisateurs en ayant une température plus homogène dans les pièces avec la disparition de la sensation de « parois froides ».
Les techniques d’isolation
L’isolation par l’intérieur
L’isolation par l’intérieur est la technique la plus utilisée actuellement en France, contrairement à la plupart des pays nordiques. Cependant, même si elle n’est pas idéale, l’isolation par l’intérieur possède plus de qualités qu’on pourrait le penser au premier abord. Dans une isolation thermique par l’intérieur (ITI), l’isolant se trouve entre le mur extérieur et l’intérieur de la maison.
Avantages
Inconvénients
- Difficulté de mise en place dans la rénovation et perte de surface habitable
- Problème de perméabilité à l’eau
- Faible inertie thermique en été et en hiver, ce qui peut entraîner de l’inconfort (fluctuation importante des températures) et une surconsommation d’énergie
- Problème de ponts thermiques : Obligation de mettre en place des rupteurs de ponts thermiques
A noter que les isolants minces font partie de la technique de l’isolation par l’intérieur. En complément d’une isolation classique, ils peuvent être intéressants mais des règles de poses sont à respecter.
L’isolation par l’extérieur
Dans une ITE (isolation thermique par l’extérieur), l’isolant se trouve entre les murs et l’extérieur.
Avantages
- Eligible aux aides financières en vigueur
- Facile à mettre en place en rénovation, ne diminue pas la surface habitable
- Moins de problèmes de ponts thermiques
- Très bonne résistance à la perméabilité à l’eau, il y a donc peu de risques de moisissures des murs
- Inertie thermique intéressante en hiver et en été (meilleur confort et économies d’énergie)
- Se démocratise pour l’isolation des toitures (et des immeubles).
Inconvénients
- Technique moins courante et donc prix élevé
L’isolation répartie
L’isolation est dite répartie lorsqu’elle fait partie intégrante de la structure porteuse. Il existe deux catégories d’isolation répartie, l’isolation monomur et l’isolation répartie en ossature bois ou métallique.
Isolation Répartie Ossature bois/Acier
En ossature bois ou métallique, l’isolation thermique se trouve entre les montants. C’est donc le cas dans les maisons à ossatures bois et métalliques, mais aussi dans le cas de l’isolation des rampants d’une maison « traditionnelle » (charpente en bois ou métallique).
Avantages
Inconvénients
Isolation Monomur
Dans l’isolation répartie « monomur », il n’y a généralement qu’un seul matériau pour assurer à la fois la partie structure et la partie isolation. Les matériaux les plus courants sont la brique (monomur) et le béton cellulaire, mais aussi la paille (technique Nebraska) en particulier en auto-construction. On trouve aussi quelques techniques nouvelles (Twinstone, Isolasup,…) dont les performances thermiques et la durabilité sont difficiles à estimer, car les retours d’expérience sont très rares.
Brique monomur, Béton cellulaire, Paille Nebraska et TwinStone
Avantages
Inconvénients
- Nécessite une très bonne mise en oeuvre (notamment dans le cas de joints secs) qui peut donc prendre du temps et coûter cher, les performances réelles peuvent donc être en deça des valeurs théoriques
- Ne suffit généralement pas à avoir une isolation performante conforme à la RT 2012
Conclusion
En neuf comme en rénovation, l’isolation la plus courante reste l’isolation par l’intérieur car elle est bien connue des artisans et peut être mise en place par un bon professionnel. L’isolation par l’extérieur gagne du terrain notamment en rénovation sur les toitures et les immeubles, mais son prix reste plus élevé en ce qui concerne l’isolation des murs. L’isolation répartie se démocratise également dans le cadre des maisons à ossature bois ou métallique, tandis que les techniques au monomur sont rarement conformes aux exigences de la RT 2012.
Prix d’une isolation RT 2012
Les prix indiqués sont issus d’une maison d’architecte RT 2012.
Prix de l’isolation de la dalle béton
Devis
Ici, le matériau utilisé est le polystyrène.
Les devis correspondent aux standards de la RT 2012 à savoir une isolation de 15cm de polystyrène expansé en sous-face de la dalle.
On atteint alors une résistance thermique R= 4.20 m2.K/W.
Ils s’entendent pour une dalle en terre plein sans vide sanitaire.
Voir la variante « vide sanitaire » dans les conseils ci-dessous.
La dalle fait 12cm d’épaisseur pour une densité de 350Kg/m3.
Conseils
L’entreprise A est à 62.49€ HT/m2 soit 75€ TTC/m2.
L’entreprise B est à 40.40€ HT/m2 soit 48.5€ TTC/m2.
On pourra retenir un prix médian de 60€ TTC/m2 pour la version « dalle sur terre plein »
L’entreprise B a également chiffré la variante en vide sanitaire obligatoire compte tenu du terrain, le surcoût pour la dalle d’environ 80m2 est de 2000€ HT.
Prix de l’isolation des murs
Devis
Traditionnellement, on utilise de la laine de verre. Produit qui, à défaut d’être le plus écologique, est le moins coûteux.
L’isolation principale des murs est de 14.5cm correspondant à une résistance thermique de R= 4.50 m2.K/W.
A cela s’ajoute une isolation rapportée de 4.5cm de R= 1.25 m2.K/W.
Tablons donc pour un R de l’ordre de 5 m2.K/W, ce qui correspond encore une fois au standard RT2012.
Conseils
L’entreprise A est à 18€ HT/m2 soit 21.60€ TTC/m2.
L’entreprise B est à 16.7€ HT/m2 soit 20.04€ TC/m2.
Notons qu’une légère fluctuation du prix au m² se traduit par de grosses différences car il y a autour de 200m2 à isoler…
Prix de l’isolation de la toiture
Devis
Les prix sont également indiqués sur les devis ci-dessus.
Ici aussi, on utilise traditionnellement la laine de verre pour des raisons économiques.
Les devis tablent sur 24cm de laine de verre pour une résistance thermique de R= 6.85 m2.K/W. Nous avons également fait chiffrer 30cm de laine de verre pour un R de 8.55 m2.K/W.
Pour limiter les coûts de pose, il s’agit d’une simple couche.
(A noter que dans tous les cas, une isolation complémentaire de 5cm de laine de roche R= 1.25 m2.K/W est incluse dans le bac acier du toit)
Conseils
Pour 24cm, l’entreprise A est à 13€ HT/m2 soit 15.6€ TTC/m2.
Pour 24cm, l’entreprise B est à 12.25€ HT/m2 soit 14.7€ TTC/m2.
Pour 30cm, l’entreprise B est à 16.5€ HT/m2 soit 19.8€ TTC/m2.
Le surcoût de la « version 30cm » pour l’ensemble du toit représente 367€ TTC. Il paraît correct et rentable à moyen terme, compte tenu que le gain est de presque 2 points de R.
Aussi, pour la revente, cela constitue un plus pour les futurs acheteurs.
Attention!
L’efficacité énergétique de votre construction n’est pas directement proportionnelle à la quantité d’isolants.
Ainsi, isoler avec 40cm d’isolants n’est pas deux fois plus efficace que d’isoler avec 20cm d’isolants.
En effet, la courbe du rapport efficacité/épaisseur n’est pas linéaire. Concrètement, les premiers centimètres d’isolants vont être très efficaces, ceux qui suivront seront utiles, mais de moins en moins efficaces.
Cas pratique, découvrez une maison passive isolée avec 30 cm de laine de verre. Au delà, l’investissement n’était plus rentable. Partir sur une isolation des combles à 30cm parait donc tout à fait judicieux et suffisant.
L’isolation d’une maison est donc la clé de voûte d’un habitat sain et économe en énergie, en rénovation comme en construction. Elle permet notamment de réduire de façon sensible les besoins en chauffage. Mais il existe de nombreuses configurations : isolation par l’intérieur, par l’extérieur, avec des matériaux plus ou moins efficaces et résistants… Chaque projet requiert donc une attention particulière au type d’isolation qui lui conviendra le mieux.
Obtenir le meileur prix pour ses travaux d’isolation
Il convient de réaliser différents devis pour chiffrer précisément votre projet et faire baisser les prix par une mise en concurrence.
Pour cela, Conseils Thermiques s’associe à plusieurs partenaires afin de vous mettre en relation avec des artisans locaux certifiés RGE. Vous pourrez ainsi étudier plusieurs propositions techniques et commerciales gratuitement et sans engagement.
Je souhaite rencontrer des entreprises >
Ces travaux de rénovation énergétique donnent droit à des subventions (prime énergie). Si vous avez déjà un devis (non signé), vous pouvez encore y prétendre.
Je souhaite obtenir ma prime énergie >
Choix du professionnel: Le recours à un artisan RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) Qualibat est indispensable pour bénéficier des aides financières en vigueur. Cela vous permettra en outre de sélectionner une entreprise évaluée régulièrement. Privilégiez les professionnels qui se déplacent à votre domicile pour réaliser une étude technique précise et ne signez pas les devis AVANT d’avoir monté vos dossiers d’aides financières. Observez aussi la réactivité de votre interlocuteur : l’artisan est-il disponible ? Prend-il la peine de vous rappeler rapidement ? Enfin, exigez une attestation de l’assurance décennale qui couvre les travaux réalisés.
Analyse des devis: Si votre isolation actuelle a plus de 10 ans, vérifiez que le devis prévoit bien son retrait. Il est possible que celle-ci ait pris l’humidité par endroit, que les ponts thermiques n’aient pas été traités avec précaution, ou que cela ait bougé avec le temps. Il y a également la nécessité de remplacer le pare-vapeur, ou d’en mettre un s’il n’y en avait pas. Certes cela à un coût (transport et élimination), mais vous aurez quelque chose de durable. Vérifiez que le niveau d’isolation proposé est suffisant pour atteindre des performances intéressantes: R = 7 m².K/W minimum (combles), R = 6 m².K/W minimum (rampants), R = 4 m².K/W minimum (murs). Enfin, prenez toujours le temps de la réflexion avant de vous engager.
Conclusion
L’isolation d’une maison est donc la clé de voûte d’un habitat sain et économe en énergie, en rénovation comme en construction. Elle permet notamment de réduire de façon sensible les besoins en chauffage. Mais il existe de nombreuses configurations : isolation par l’intérieur, par l’extérieur, avec des matériaux plus ou moins efficaces et résistants… Chaque projet requiert donc une attention particulière au type d’isolation qui lui conviendra le mieux. Notons que les travaux d’isolation sont éligibles aux aides financières en vigueur.