Isabelle Assih, maire socialiste de Quimper (Finistère), réagit concernant l’affaire Gonidec. À l’occasion de la semaine de sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles organisées en partenariat avec la Ville, l’élue rappelle l’importance du dialogue et elle incite les femmes victimes à prendre la parole.
Quelle est votre réaction après les révélations sur l’affaire Gonidec à Quimper ?
Cette affaire m’interpelle directement. Je suis abasourdie par la déviance de cet ancien élu et le trouble que cela provoque au sein de la collectivité et du milieu associatif en général. Le procès et sa condamnation par le tribunal de Saint-Brieuc montrent quelle influence il a pu avoir sur ces femmes qui ont été agressées. Il y avait un procédé, un conditionnement qui pose question.
Est-ce que cette affaire génère un débat au sein de la collectivité ?
Oui car elle touche de très près le personnel. Des femmes sont concernées. Ce qui est terrible, c’est que les victimes ont du mal à être en confiance car on ne les écoute pas toujours comme il faut. C’est la société dans son ensemble qui est responsable de cela. En tant que maire, je m’interroge sur cette façon de recevoir la parole des victimes. Par ailleurs, la Ville de Quimper et Quimper Bretagne occidentale ont décidé, fin octobre 2021, qu’elles ne feraient plus appel au service de la société de production audiovisuelle An Tour Tan Web Média dont Nicolas Gonidec, ancien élu sous la mandature de Ludovic Jolivet, est le gérant.
Comment faire, justement, pour mieux accompagner ces victimes ?
C’est un problème d’éducation. On doit travailler sur cette culpabilité des femmes qui ont du mal ou qui mettent du temps à dénoncer des faits. Cette affaire doit nous pousser à favoriser le dialogue et à inciter les femmes victimes d’agressions sexuelles à s’exprimer.